L’interview consiste en un jeu de questions-réponses destiné à produire une information claire pour l’auditeur. C’est un exercice asymétrique dans lequel l’interviewé apporte l’essentiel de l’information, tandis que l’intervieweur en contrôle le déroulé (cadrage du temps, reformulation, clarification, synthèse, relance, etc.).

Certains aspects de cet article sont librement inspirés de :  http://www.radionet.cd/2014/11/comment-preparer-une-interview/

La préparation du sujet

  • Bien préparer le sujet (recherche pour comprendre – pour éviter d’être manipulé …) ;
  • Hiérarchiser les points importants ;
  • Trouvez un angle si possible original ;
  • Cherchez les aspects nouveaux à approfondir (intéresser les initiés) ;
  • Dresser une liste de questions (réflexion sur l’ordre).

Le contact de l’interviewé :

  • Lister les intervenants susceptibles d’alimenter le contenu (et faire des recherches sur leurs parcours) ;
  • Prendre contact (en passant si nécessaire par des intermédiaires – Si elle se fait par des élèves, la prise de contact doit être préparée) ;
  • Indiquer clairement les objectifs (A quelle question principale veut-on répondre ?) ;
  • Préciser le type de dispositif (interview en direct ou interview montée) ;
  • Préciser le cadre de diffusion (direct ou enregistrement proposé sur tel site) ;
  • Annoncer les règles de l’interview (notamment le temps dont l’interviewé disposera).

La préparation du questionnaire

  • Poser des questions courtes et claires ;
  • Ne pas poser de questions imbriquées ;
  • Éviter les questions qui contiennent déjà la réponse ou orientent l’interviewé ;
  • Utiliser les 2 types de questions : ouvertes ou fermées. Les questions fermées permettent de confirmer des informations : « N’est-il pas vrai que vous avez dit ou fait ceci ? » « Etes-vous favorable à telle idée ? » Prévoir de rebondir si la personne répond « oui » ou « non » sans autre information.
  • Poser des questions dans un ordre qui va favoriser la collecte d’informations et la compréhension progressive du sujet (a fortiori s’il est complexe) ;
  • Privilégier les questions du genre :
    • Qu’est-ce que vous pensez de ce phénomène ?
    • Ça se manifeste comment ?
    • Pouvez-vous me donner des exemples ?
    • Pourquoi dites-vous que… ?
    • Ça ressemble à quoi ?
    • Comment vous sentez-vous par rapport à… ?
    • Et maintenant, qu’allez-vous faire ?
    • Pouvez-vous me raconter comment ça s’est passé ?
  • Une interview n’est pas un débat : il faut focaliser et rester neutre.

La forme

  • Une voix calme et posée favorise l’écoute et tend à captiver l’auditoire ;
  • Un rythme élevé et des changements d’intonation traduisent stress et manque de confiance en soi.

Le déroulé de l’interview

  • L’intervieweur doit être très attentif (pour éviter par exemple de poser une question à laquelle l’interviewé a déjà répondu) ;
  • Il doit regarder l’interviewé (et non ses questions) pour que le ton de l’interview sonne comme un échange ;
  • Le contenu doit être bien délimité (recentrer toutes les discussions) ;
  • La relation à l’invité doit être cordiale ;
  • Si l’interviewé manque d’aisance commencer par des questions simples (dont les réponses sont courtes) ;
  • Laisser le temps de réfléchir aux réponses ;
  • Faire répéter des informations si nécessaires ;
  • Proposer éventuellement une reformulation des informations longues ou techniques pour l’auditeur (« Si j’ai bien compris, … ») ;
  • Une reformulation sert de socle à la questions suivante (transition) ;
  • Cadrer les questions (donner des informations précises pour obtenir une réponse riche). Exemple : Interview de Bill Clinton par le journal Le Monde : « Vous avez seulement cinquante-quatre ans, vous êtes au summum de vos possibilités, avec l’expérience et les contacts les plus incroyables qu’un homme puisse avoir, vous quittez vos fonctions. Qu’allez-vous faire de votre temps ? »
  • Placer les mots-clés en fin de question : « Dans cette entreprise, quelle est votre rôle ? » Plutôt que « Quel est votre rôle dans cette entreprise ? »
  • Dans le cas d’un enregistrement, demander idéalement s’il y a des passages sur lesquels l’interviewé souhaiterait revenir

Organisation pratique de l’interview avec les élèves

Lors d’une interview il faut répartir les tâches pour permettre aux élèves qui posent des questions d’être concentrés mais aussi d’être dans l’écoute, prêts à rebondir sur ce qui est dit. Quelques petites consignes peuvent les aider : 

  • Prévoir 2 ou 3 élèves qui poseront des questions. Chacun est plus particulièrement porteur d’un thème (ex : le parcours de la personne / son projet / sa vision de l’avenir) ;
  • Pendant qu’un élève pose les questions de son thème, les autres se tiennent prêts à rebondir sur une réponse et à improviser au besoin une question de relance ou une question imprévue ;
  • Un élève doit avoir pour tâche d’écouter ce qui est en cours d’enregistrement. Il écoute donc attentivement au casque et interrompt l’interview s’il repère un problème technique : bruit de fond, bruit sur le micro, etc. ;
  • Ce même élève est responsable du déclenchement de l’enregistreur : il surveille le compteur, les indicateurs de niveaux, le bon déroulement de l’enregistrement. Au besoin il ajuste le gain du micro sur l’enregistreur ;
  • En cas de micro tenu à la main ou à la perche, un dernier élève s’assure de maintenir le micro à la bonne distance de l’interlocuteur ;
  • Enfin, un rédacteur en chef peut être responsable du timing de l’enregistrement, faisant signe aux journalistes de passer d’un thème à un autre lorsque le moment est venu. 

Auteur : Thierry Larribe – 15 mai 2020.

L’interview radiophonique